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Matrescence et accouchement

“Après 3 jours de césarienne Madame, il y a des femmes qui sont déjà debout et qui font absolument tout, seule sans leur mari, je crois que si vous n’arrivez pas encore à vous lever, c’est un peu de la mauvaise volonté”.

 

C’est une sage femme de la maternité qui m’a lancé ça à la figure lorsque, 3 jours après une césarienne d’urgence qui suivait un travail de 15 heures sans enagement de bébé, je suis tombée dans les pommes en essayant de rejoindre la douche, pliée en deux, incapable encore de me tenir droite.

 

Si je voulais décortiquer avec vous ce que vit votre corps pendant la grossesse, c’est parce que je sais combien il est répandu de penser qu’une fois bébé sorti, le travail est fini et c’est bon, on reprend sa vie.

 

C’est FAUX. Et comprendre ce qui se vit à l’intérieur pendant 9 mois, c’est comprendre combien il est important de considérer que votre corps a besoin de temps.

 

Je ne vous ferai pas l’affront de vous parler de l’accouchement et des raisons pour lesquelles il a une influence sur votre état de fatigue, sur votre état émotionnel, sur votre façon de vivre la matrescence.

 

Il y a autant d’accouchement qu’il y a de femmes et il sera difficile d’identifier deux femmes avec un vécu identique (difficile ou impossible ?) Je n’accompagne pas les femmes à la naissance, je n’ai pas ce recul d’expérience. Mais je peux vous dire que psychologiquement, la corrélation est grande entre le vécu de son accouchement et la façon dont on vit la matrescence.

 

J’ai vécu un accouchement traumatique. Pourtant mon gynéco s’est félicité de l’avoir si bien mené.

Ça a été dévastateur pour moi lorsqu’il m’a dit qu’à refaire, il ne changerait rien.

 

MAIS j’ai compris, que personne n’est mieux placé que VOUS pour dire si votre accouchement a été une réussite ou un traumas !

 

Il y a des femmes qui accouchement dans des conditions attroces et qui n’en ressortiront aucune souffrance parce que de leur point de vue, ça s’est bien passé.

Parfois, mes poils se dressent quand j’écoute le récit d’accouchement d’une femme qui me dit que ça s’est bien passé pour elle alors que j’entends plein de violences obstétricales dans son histoire. Mais le seul vécu qui compte, c’est le sien !

 

Et parfois vous ressentirez une souffrance profonde, vous vous sentirez traumatisée par la façon dont votre bébé est venu au monde et vous vous sentirez coupable en entendant d’autres femmes en vous disant “Par rapport à elle, je peux pas me plaindre”.

Ça n’a rien à voir ! Il n’y a pas de “par rapport à” qui que ce soit en terme de naissance. Parce que la seule chose qui compte c’est vous et la façon dont vous l’avez vécu, perçu, reçu.

 

Et quand, rien qu’à penser à ces quelques (nombreuses ou non) heures de travail pour faire venir au monde votre bébé, les larmes vous montent, parlez-en.

C’est important de pouvoir s’en libérer. De pouvoir accueillir ce qui s’est passé et le digérer.

Ça fait partie des étapes de la matrescence.

C’est inévitable pour retrouver l’équilibre.  

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